Les caissières du magasin Grand Frais à Saint-Priest-en-Jarez ont fait grève pendant un mois et, comme ça se passait pas loin de chez moi, je suis allé les voir, et elles m'ont donné l'autorisation de faire quelques photos pour publier sur wikipédia.
Et en particulier elles avaient fait des tees shirts de lutte qu'elles avaient étendus à l'entrée du magasin.
Curieuse discussion informatique sur Commons, la médiathèque de wikipédia : faut-il, pour désigner une image, employer le "statement" "événement clef" ou "sujet ou thème principal" ? Est-ce qu'une image représente un événement ou un objet ?
Elle n'est pas très longue, mais oui, quoi, c'est une question questionnante.
C'est à propos d'une photo qui représente une femme parlant à un micro, quelques indices faisant penser qu'il s'agit plutot d'une manif que d'une conférence. Une femme qui parle à un micro, est-ce un événement, ou est-ce un thème principal ?
Le vieux était content de prendre un café. Mais sauf qu'il était affecté d'un fort tremblement des membres. Se saisissant du café, aussitot ses tremblements de la main projetèrent le liquide partout dans la pièce. Il était content, à l'idée de prendre un café avec des amis, tranquille, et avait fait un effort mental pour se concentrer, mais tout de suite c'était trop violent pour lui. Ses amis ont tout épongé. Il est resté, bavardant sans café.
La lumière était belle, et j'aurais voulu élargir la rue pour mieux voir cet immeuble, mais je n'y suis pas arrivé. Il faisait chaud. Les jeunes cyclistes me semblaient bien. C'était bien aussi qu'ils soient à peine visible, mais là c'est too much, tant pis. Ils ont tourné un moment à faire les marioles dans la rue.
Au passage il prend un morceau de pastèque rose. Il affecte un air détaché, indiquant à qui le regarderait qu'il n'accorde à ce geste qu'une faible importance. Il regarde à droite à gauche, machouille un peu, s'arrête à peine, il pourrait peut-être dire c'est mon droit s'il était en représentation. Le marchand de fruits et légumes a mis à disposition un petit plateau de dégustion. Et le morceau de pastèque rose repart content.
La conductrice arrête son bus un peu n'importe comment pour prendre un voyageur en dehors d'un arrêt normal. "Si c'était pas dimanche, je l'aurais pas fait" dit-elle à l'usager qui monte. (j'explique : le dimanche, comme il y a moins de bus, c'est à dire un toutes les demi-heures sur cette ligne au lieu d'un toutes les 10 mn, c'est plus grave de rater le bus, car souvent les emplois du temps du dimanche sont aussi tendus que ceux de la semaine) Le passager, soulagé, dit merci. "Si c'était pas dimanche..." "Oui, merci" "Pas dimanche..." "Oui" "Si..." Je pense qu'elle répète parce qu'elle s'ennuie un peu le dimanche.
Manifestation fantaisiste contrepour Gaël Perdriau et sa sextape. Pour éviter de se faire trainer en justice par le gangsterl'élu les manifestants, et manifestantes, organisent un "gala de soutien" à cette pauvre victime des bruits de chiottes permanents à la mairie de Saint-Étienne.
Ah les perspectives suburbaines hi hi. J'aimerais les montrer, mais je voudrais pas trop faire dans le suburbain typique. Je voudrais montrer les parkings et comment ils racontent la vie, mais que ça fasse pas trop parking. Aussi pareil pour les tours d'immeuble. Ici j'ai l'impression que le contre-jour m'aide un petit peu, style effet silhouette.
La rue... fuit dans... sa perspective immeubles... rythment... l'éloignement au plat... en bas... horizontalement... la route fait un trait tout droit... au bout... voitures.... garées, dorment, attendent... qu'une clef les ouvre.... quelqu'un était sorti d'une porte... elle posa ses lunettes... une autre avançait à grands pas... et lui se... marrait, sa conversation... au téléphone il riait... un enfant fonçait en trotinette... un crapaud... caché derrière un rideau se disait qu'il goberait bien une mouche.
Pendant que je suis seul, les autres sont ailleurs. Un instant leur nom passe et leur abscence les efface. J'ai un peu envie qu'ils soient là. Ou elles. Un peu envie qu'ils soient pas là. Je suis pas sûr d'avoir envie d'être là où elles. Là lui et eux.
Un homme mendiant, dans une zone commerciale, vers Saint-Priest-en-Jarez. Je lui demande quel titre pour la photo, il me répond "Demander c'est comme ça".
Je dois rajeunir : voilà que j'éprouve du plaisir à marcher à pied. Ça n'a jamais été un déplaisir, mais ahem souvent je préfère profiter du temps de transport pour lire. Or en ce moment, vacances ! presque plus de bus. Et je vois que je suis content. Mes vacances c'est de marcher au lieu de prendre le bus.
Des messieurs dames sortent fumer une clope dans la rue. Sapés comme des gens du bureau, légerement détendus comme il sied pour faire naturel, allant jusqu'à un petit aspect coool. En cette saison on sort comme on est, "en bras de chemise", pas besoin de mettre un manteau. Et on traverse la rue se mettre à l'ombre d'un arbre.
Ah bonjour bonjour sourires peut pas s'embrasser j'ai la gale ah dommage dans quelle direction vas-tu par là moi aussi ça tombe bien comment vas-tu mais bien et toi là je tourne à gauche et toi ah non je vais tout droit bin tant pis tant pis à bientot à bientot salut salut
Elles écoutent, je sais pas quoi. Ça a forcément un rapport avec les images derrière. Elles doivent décider quelque chose. Elles écoutent et jugent. Leurs yeux percent, détaillent, explorent. Elles essaient de comprendre. Un dixième de seconde plus tard elles vont se regarder et délivrer leurs pensées.
J'achète une carte routière, hé ! cela fait trente ans que ça ne m'est pas arrivé. Parce que le GPS m'a planté il n'y a pas longtemps dans une jungle hostile, je vous raconterai.