Je suis pas un militant, très loin de là, pourtant je suis obligé d'admettre que beaucoup de ma pratique théatrale ou artistique se trouve nourrie des luttes politicos-sociales. De gauche, je précise, même si ça ne me dérangerait en aucune façon d'aller prendre des photos ou de faire des ateliers de théatre dans un environnement de droite, extrême ou pas.
C'est pas tellement la lutte elle-même qui m'interpelle, et il m'arrive régulièrement d'être en opposition avec leurs théories. Mais c'est que, pendant une lutte, les gens acceptent beaucoup plus de parler, de se montrer, de se dire.
Une seule exception : la précarité, où j'ai découvert ça et son importance insoupçonnée dans l'engagement artistique dans le cadre d'une lutte sociale. Mais, comment sont les choses : qui m'a permis de le comprendre, et de me lancer, n'ont pas voulu continuer avec moi, je n'ai jamais compris pourquoi. Je présume que c'est parce que je ne suis pas comme eux un militant, je vais pas aux manifs, je hurle pas contre macron en prenant mon petit déjeuner le matin. Ça me rend un peu triste, mais tant pis.
Encore une fois les Palestiniens manifestent, je les rejoins. Ceux, celles, de ma "métropole"... les Palestiniennes de Palestine, évidemment, n'étaient pas là. Nous sommes de moins en moins, pourtant comme les manifestations des premiers temps étaient impérieuses, fortes, volontaires et convainquantes, sans doute les problèmes sont-ils résolus. Leur truc est de suspendre des photos plastifiées à un fil tendu entre 2 poteaux. Et dieu sait s'il y a des poteaux dans les métropoles. Photos de dénonciation, de revendication. C'est une manif statique. Dans les quelques personnes présentes il y a beaucoup d'enfants. À la surprise générale il y a des anarchistes aussi. Mais les anarchistes sont encore moins nombreux. Au moins, que des gens sympathiques.
Une manif en faveur de la Palestine par des Palestiniens. Ici une Palestinienne qui interpelle les gens, entourée d'enfants et de passants, passantes. J'aime pas trop faire des vidéos avec des enfants, mais cela signifie souvent ne pas faire de vidéos avec des femmes, et ici je crois que c'est un souhait généralisé que de montrer, publier. Et on voit le statut de la parole publique, criée, mais largement ignorée dans l'espace... l'espace public en Occident, c'est une sorte de désert. Pour autant je trouve que ces prises de paroles en manifs, et particulièrement celle-ci, sont fortes et participent d'une existence.
Je me suis montré courageux en épluchant des oignons : je n'ai pas pleuré. Je suis resté bien droit, debout, en maintenant loin de moi l'oignon. J'en ai fait une dizaine, c'est pour une soupe communautaire. Ensemble nous étions plus forts.
Depuis que cet espèce de sombre fumier de Gaël Perdriau refuse de démissioner suite à l'affaire de la sextape, il y a diverses manifs et autres résistances à Saint-Étienne. Ici, une des manifs organisées à l'occasion d'un conseil municipal, il y en a une comme ça à chaque.
J'ai fait toute une floppée de photos sur les devantures des magasins après les "émeutes", malheureusement à les regarder sur mon ordi je les ai trouvées pas très intéressantes... à part un peu celle là. Tant pis.
Les ballons comme arme de grève. C'est pas moi qui le dit, c'est les caissières en grève. Ça donne une impression ludique, surtout ça détourne complètement un espace de son objectif habituel et permet de se l'approprier l'air de rien.
Il y a pas à dire, la CGT est une organisation organisée. Et on se soutient, et on se rend visite, etc. Et aide les grévistes financièrement, à ce que j'ai comppris. Et donc les caissières en grève ont reçu la visite de quantité de personnes, ici d'une autre entreprise de la vallée du Gier (je crois). Et ça maintient le moral et la solidarité ouvrière.