Rendez-vous rigolo dans une Agglomération.
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Je cherche d'autres conserves de légumes que les haricots verts, les haricots rouges, blancs, les haricots beurre, le maïs, les chataignes, les petits pois, les coeurs d'artichauts, les betteraves, les jeunes carottees, les lentilles, les salsifis, les pois chiches, les pousses de soja, les tomates, les choux de bruxelles et les épinards.
Un article qui m'a étonné, impliqué, fait réfléchir, où j'aurais plein de choses à dire - sans doute assez mal - mais je vais essayer de garder le règlement général de mon petit papillon, à savoir ne parler que des impressions du moment, sans beaucoup de précisions, ni de grandes généralités, en un seul paragraphe - je parle comme si mon blog était lu par plus de 2 personnes. Et tout de suite, un écho avec un autre article de Libération, à savoir Yasmine Belkaid, immuno-dynamique où elle parle très peu de sexisme, mais dit seulement "On appelle cela [metoo] comme on veut, mais pour moi, c’est tolérance zéro." Apparemment, le contraire de ce que dit Juliette Binoche, mais il me semble y comprendre une même volonté de sortir des mots clichés, de dire que derrière le terme mille fois répété (dire metoo) il y a mille façons, à la fois de rejoindre le terme, donc l'entresoit, mais aussi de s'en distancer (dire tolérance zéro). Concernant le cinéma, ça me dépasse, en général. Cela doit faire trente ans que je me suis dit pour la dernière fois "tiens, ce soir, j'ai envie d'aller au cinéma / regarder un film à la télévision" - regarder un film à la télévision, cela fait 60 ans je pense. Si je vais au cinéma, c'est uniquement pour des raisons relationnelles. Je n'ai vu aucun des films que cite Juliette Binoche, et le seul metteur en scène dont elle parle et que j'ai vu, jadis, est Jean-Luc Godard. Donc, d'une certaine façon, je ne me sens pas concerné. Et de fait je me sens très peu concerné par metoo : je crois illusoire de penser que ce mouvement de vedettes aidera un jour les caissières des lidl. Mais, au moins, je dois reconnaitre que manifestement il aide les femmes du cinéma, ce qui est déjà bien. Mais j'ai appris deux choses avec l'article de Juliette Binoche. D'abord l'existence d'une violence généralisée, pas seulement sexuelle, contre les femmes. L'histoire de l'accident sous la Seine, ou les agressions sexuelles qui sont d'abord des agressions tout court, c'est à dormir debout. Ensuite, qu'elle place ces abus dans une vie, un désir de vie, dans une fascination pour le cinéma. Un combat pour l'expression, son expression. Une expression sexualisée, mais une expression quand même. Personnellement toutes ces photos de femmes provocantes des affiches du cinéma me touchent ; je n'y vais pas, mais j'y suis sensible, et souvent je n'ai pas grand chose d'autre dans ma vie sentimentale, si l'on peut appeler ça comme ça. Je n'ai aucune idée de ce que veut dire Juliette Binoche par son art, mais cette tension entre l'expression vivante et son exploitation par les pouvoirs, qui tue cette vie, cette personne vivante, et où elle joue et affirme une vie qui joue et survit, c'est cela, il me semble, qui pourra un jour aider les caissières des lidl. (et moi). Tolérance zéro.
Ça se calme au niveau de mes dents... je m'habitue à avoir un truc qui risque de m'abimer la langue, et ce truc s'est émoussé on dirait. Je me rassure un petit peu, j'ouvre la bouche avec moins de crainte, mes masticatoires (les muscles) m'inquiètent moins.
Encore une fois les Palestiniens manifestent, je les rejoins. Ceux, celles, de ma "métropole"... les Palestiniennes de Palestine, évidemment, n'étaient pas là. Nous sommes de moins en moins, pourtant comme les manifestations des premiers temps étaient impérieuses, fortes, volontaires et convainquantes, sans doute les problèmes sont-ils résolus. Leur truc est de suspendre des photos plastifiées à un fil tendu entre 2 poteaux. Et dieu sait s'il y a des poteaux dans les métropoles. Photos de dénonciation, de revendication. C'est une manif statique. Dans les quelques personnes présentes il y a beaucoup d'enfants. À la surprise générale il y a des anarchistes aussi. Mais les anarchistes sont encore moins nombreux. Au moins, que des gens sympathiques.
À la pause café.
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Se tenir prêt en cas d'appel. Prendre le temps d'une douche - juste après ça. Vérifier divers trucs administratifs. Ménage ? Surtout ranger. La pluie va-t-elle me sauver ? Reprendre les photos. Revoir ce que j'ai vu. Mais quand ? Pourvu qu'y a pas de pépins après-demain.
Mon pays c'est l'attente. Je suis à une conférence mais on attend. On est déjà pas mal en retard - mais dans le monde des gens qui savent on n'est jamais en retard. Le conférencier reste visiblement très occupé, sérieux, pianote avec concentration son ordinateur. Le public les yeux rivés sur le petit écran de chacun ou chacune. Des gens entrent en silence, d'autre sortent. Les plantes poussent, les rayons du Soleil passent.
Une table ronde hi hi hi ha ha ha ho ho ho.
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Un fond jaune et de gros traits orange, mais le orange ne tranche pas assez à mon gout. Je le rehausse au bord avec un fin trait noir. Je prends un feutre, que je passe à la limite jaune orange. Mais le feutre a l'air fatigué et son trait s'assèche à mesure. Il faut que je m'arrête, fasse un ou deux trucs magiques genre le secouer un peu, puis que je le reprenne, et faisant bien attention de re-suivre l'ancien trait. Et comme ça le long des courbes des creux et des bosses de la rencontre du jaune et du orange.
Devant le rdv dentiste qui faut que j'attende à perpette (dans 15 jours ! ) je poursuis mon auto-diagnostic et mon auto-soin. Comment se regarder soi à l'intérieur de sa bouche ?... Je peux tater avec ma langue, mais aille ! aille ! et de toutes façons je ne comprends rien. J'ai des connexions yeux-cerveau-intelligence, mais comment réfléchir à partir des infos que ma langue me donne !? Au ressenti la situation s'améliore ; aucun monstre ne me gratte plus, mais je reste hyper sensible et j'ai très peur de laisser mes prothèses - des bouts de cartons bricolés qui isolent ma langue de la construction métalique qui s'est cassée.
Entretien, encore. Il est gros, le prochain. Je vais y aller calme. Rien d'autre à faire, mais si. Tout viendra à son heure. Je sortirai demain.
Une réunion ! Mais il n'y a pas de table, c'est un petit peu spécial. Premiers rayons de Soleil, au matin.
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D'énormes nuages noirs zébrés de descentes de pluie barrent le ciel à proximité de mon abribus... qui n'accordera pas beaucoup d'abri, j'ai peur. Déjà, un vent à décorner des hallebardes. J'habite à proximité, j'irai aussi vite à pied. Des gouttes percent le sol, disparaissent aussitot. La bourrasque assèche tout. Les zébrures se rapprochent. Nouvelle salve de pluie, volatilisation immédiate. Le noir du ciel est aux quatre coins cardinaux, seul un petit trou de lumière reste au dessus de ma tête. Des papiers et détritus s'envolent des poubelles. J'arrive bientot. Une ondée brutale douche ma cagoule, je passe. Une nouvelle rafale la percute et la renverse, je la remets, mais l'hallali est proche. Enfin ça y est : je suis arrivé.
Un espèce de plaquage sur mes dents s'est abimé, et me blesse la langue. Ça me fait mal. En attendant que le dentiste veuille bien de moi, je me suis mis une espèce de protection dans la bouche. Ça me fait curieux cette matière dans la bouche... Pour m'entrainer à bien articuler, comme tout le monde il m'arrive de me mettre un stylo, une brosse à dents, une pelote de laine ou n'importe quoi dans la bouche, comme un jeu, mais là ça n'est pas drôle du tout. Ça m'angoisse de me trimbaler avec ce truc collé aux dents, mais j'ai nettement moins mal à la langue. Ça me perturbe.
Un gent vient de Paris - ou de Lyon, j'ai pas compris - nous interroger sur ce qu'on fait pour un article de journal ! On lui nous faisons des extraordinaires, des fantastiques et des géniaales, et il nous croit, c'est fou ! On lui dit jamais personne n'a fait pareil que nous, une telle démarche phénoménale et formidable, sauf peut-être en Italie - mais j'ai pas compris d'où sortait l'Italie.
Cette passerelle est mine de rien un des plus anciens ouvrages ferroviaires de Saint-Étienne, puisqu'elle a plus d'un siècle, ai-je lu quelque part que je crois penser me souvenir sous toutes réserves. Je l'ai prise en photo un petit matin, alors que je partais faire une nouvelle résidence quelque part au bout de la voie.
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Encore mon dada sur les fixeuses, fixeurs. Intéressant dans l'ensemble, surtout le fixeur ex théatreux bien sûr, mais je suis pas objectif. Reportage très moraliste, très "on se soucie des petites mains...". Ici, pas de fixeur traitre, comme ça arrive dans d'autres endroits, que les journaux dénoncent épouvanté que de telles perles trahissent - réduise le journaliste en otage, par ex. Pas non plus de journaliste qui trahisse le fixeur, ce qui arrive tout aussi. Mais beaucoup de choses intéressantes, comme la transformation des individus pour se mettre au service du recueil d'informations, comment c'est politique, comment, etc, etc, etc.
Grands lacs, retranscription mais pause, boniments pause, inquiète, le maire en attente, penser au bordel papier (sans espoir), et les photos toujours, cartographie à revisiter, et sortir.
L'endroit où j'aime bien passer quelques instants est une poubelle à ciel ouvert, un mélange intime entre nature et culture. La poubelle, c'est la culture. Mais c'est le lien que nous avons ensemble, la responsabilité, une sorte de supériorité, qui n'est pas à nous, qui est surfaite, qui nous marque et détruit tout autour de nous. C'est là que nous sommes.