Je cours un petit peu, profitant que le chemin descende, c'est plus facile. J'ai peur d'être en retard. Le sol est encore humide, après la pluie. Mais il n'y a plus de ruisseaux qui dévallent le trottoir. Plus besoin de franchir le Nil ou le Congo pour traverser la rue. Et j'arrive en avance !
Rencontre avec des gens qui aimeraient être un peu plus connus, qui existent depuis plus d'un siècle. Une histoire qu'on n'imagine pas. Mais ils manquent de renouvellement, c'est vital pour eux, disent-ils. Ils cherchent à se renouveler, de nouvelles activités, rester dans le temps. La marche, par exemple, ils la proposent depuis récemment. La marche est une nouvelle activité. Et ça a du succés. Et il leur reste des qualités fondamentales : un très beau local, avec de l'espace, où les gens se retrouvent.
Me voilà en train de fabriquer des poissons. Car je croyais que c'étaient des ballons de beaudruche, sur lesquels je collais des bandes de papier journal. la colle, c'est un mélange de farine et d'eau. Cela permet au papier d'adhérer au plastique, puis de faire des couches. Et un des ballons a explosé alors que j'appliquais dessus cette colle avec un pinceau. Et c'est alors qu'on m'a dit fait un autre poisson.
Trois femmes assises par terre contre un immeuble. Une dame, deux ados. La dame fait la manche. Je donne 1€. La première ado repose sa tête sur une des épaules de la dame, la seconde ado fait de même à la suite sur la première. Elles seraient sur un canapé qu'elles feraient pareil. Toutes un regard morne. Je commence à leur raconter ma vie. Elles me voient, se regardent, échangent quelques mots. "Je n'ai pas le français", me dit la dame. Les deux adolescentes me mattent de dessous, confirment de la tête. Je lève les bras au ciel, me désolant qu'on ne puisse bavarder. La dame me répond qu'elle est désolée, les deux ados me regardent partir.
Elle me répondait par des c'eeeeeeest bien, ou çaaaaaaaa va, ou aaaaaah oooooooooooui. Elle m'a dit que mon sac ne l'intéressait pas, mais c'est amusée en me voyant faire l'hélicoptère. Elle était assise, ou tombée, sur le banc d'une table de picnic, une boite de bière en repère devant elle. Elle ne parraissait pas ivre, mais un peu triste, ou un peu lasse. Bien sapée, mais lasse. Nous avons fait brièvement connaissance, ou reconaissance.
Ils, elles, me trouvaient très bien. Mais moi je me sentais un peu ridicule. Une demi-douzaine, sentant peut-être ma sensation de ridicule ils se marraient ou elles souriaient à grandes oreilles, voulant me rassurer. Une m'a demandé pourquoi c'était, j'ai répondu pour sortir en ville, pour rester général. Sortir en ville, ça a confirmé à tout le monde que j'étais très bien, encore plus de sourires.
La caisse automatique au supermarché ne fonctionne pas. L'assistante caisse automatique arrive, place son badge en contact. La caisse dit qu'il y a un problème de poids. L'assistante valide. Elle prend un nouveau produit, une sauce soja, re-problème de poids. Elle revalide. Elle présente une boite de pois chiche. Pareil. Le beurre, la confiture, la glace menthe-chocolat, la sauce tomate, le liquide vaisselle et les lentilles pas mieux. C'est tout. Voilà, dit l'assistante, ça marche bien.
Je fais une manif sans manif. On est sur place, on se prépare pour faire une manif alors qu'on a prévu de ne rien faire. On n'a pas la "motiv". Moi, ça me va. Tout ce qui est acte manqué c'est un peu moi. Ça m'énerve un peu. On discute. Il y a la télé, la police est de sortie. C'est un non-évènement. Une copine non-manifestante me dit qu'elle va partir en vacances en Sicile.
TER Grenoble Lyon. Presque 100 km, mais c'est comme un train de banlieue. C'est l'affluence. Et j'arrive avec une très grosse valise. Je m'installe, ma valise occupant tout le siège à coté de moi. À chaque gare, l'affluence double. Beaucoup de gens veulent la place de ma grosse valise. Mais lorsqu'ils la voient, ils reculent, s'excuseraient presque, de peur. Mais voilà un voyageur plein de courage qui veut tout de même prendre la place à ma grosse valise. Obligé de m'exécuter, aussitot je la déplace dans le couloir. Aussitot le couloir se vide, les gens refluent de chaque coté. Arrivé à Lyon tout le monde descend. Ma grosse valise fait peur à toute la ville.
Pris une douche, enfin. Couché dans mon lit, enfin. Cela dit, je suis souvent pas si mal dans un autre lit. Pris une salade d'endives, j'adore. Pris des coquilletes, j'adore. Le bonheur est simple. Mais un peu frais. Le printemps garde un peu d'hiver. Vérifié mes rendez-vous futurs, pas de gros bugs. (Je veux dire, si j'aurais 2 rendez-vous en même temps). Recherché un vieux livre mais pas trouvé, ai du le paumer quelque part. Attention il faut que je sorte vers 17h.
Vérifié horaires de bus. Pas grand chose, ça sera pénible. Doit penser à télécharger ces horaires sur mon portable. Les ai notés sur une feuille de papier aussi. Ceinture et bretelles. Vu pour replier le canapé-lit. Ferai ma valise demain, ça m'énerve de le faire le soir. Me coucherai plus tot. Ça tombe bien j'en ai marre. Pourvu que je n'oublie rien. Ça sera plombant demain 6h à la gare. Penser à prendre mon billet, pas comme la dernière fois.
