|oooooooooo|

Rédigé par herve Aucun commentaire
Classé dans : Veille Mots clés : aucun

Juliette Binoche, de ses débuts à #MeTooCinéma : «Toutes ces blessures provoquent une rage, mais aucune envie d’arrêter» – Libération

Un article qui m'a étonné, impliqué, fait réfléchir, où j'aurais plein de choses à dire - sans doute assez mal - mais je vais essayer de garder le règlement général de mon petit papillon, à savoir ne parler que des impressions du moment, sans beaucoup de précisions, ni de grandes généralités, en un seul paragraphe - je parle comme si mon blog était lu par plus de 2 personnes. Et tout de suite, un écho avec un autre article de Libération, à savoir Yasmine Belkaid, immuno-dynamique où elle parle très peu de sexisme, mais dit seulement "On appelle cela [metoo] comme on veut, mais pour moi, c’est tolérance zéro." Apparemment, le contraire de ce que dit Juliette Binoche, mais il me semble y comprendre une même volonté de sortir des mots clichés, de dire que derrière le terme mille fois répété (dire metoo) il y a mille façons, à la fois de rejoindre le terme, donc l'entresoit, mais aussi de s'en distancer (dire tolérance zéro). Concernant le cinéma, ça me dépasse, en général. Cela doit faire trente ans que je me suis dit pour la dernière fois "tiens, ce soir, j'ai envie d'aller au cinéma / regarder un film à la télévision" - regarder un film à la télévision, cela fait 60 ans je pense. Si je vais au cinéma, c'est uniquement pour des raisons relationnelles. Je n'ai vu aucun des films que cite Juliette Binoche, et le seul metteur en scène dont elle parle et que j'ai vu, jadis, est Jean-Luc Godard. Donc, d'une certaine façon, je ne me sens pas concerné. Et de fait je me sens très peu concerné par metoo : je crois illusoire de penser que ce mouvement de vedettes aidera un jour les caissières des lidl. Mais, au moins, je dois reconnaitre que manifestement il aide les femmes du cinéma, ce qui est déjà bien. Mais j'ai appris deux choses avec l'article de Juliette Binoche. D'abord l'existence d'une violence généralisée, pas seulement sexuelle, contre les femmes. L'histoire de l'accident sous la Seine, ou les agressions sexuelles qui sont d'abord des agressions tout court, c'est à dormir debout. Ensuite, qu'elle place ces abus dans une vie, un désir de vie, dans une fascination pour le cinéma. Un combat pour l'expression, son expression. Une expression sexualisée, mais une expression quand même. Personnellement toutes ces photos de femmes provocantes des affiches du cinéma me touchent ; je n'y vais pas, mais j'y suis sensible, et souvent je n'ai pas grand chose d'autre dans ma vie sentimentale, si l'on peut appeler ça comme ça. Je n'ai aucune idée de ce que veut dire Juliette Binoche par son art, mais cette tension entre l'expression vivante et son exploitation par les pouvoirs, qui tue cette vie, cette personne vivante, et où elle joue et affirme une vie qui joue et survit, c'est cela, il me semble, qui pourra un jour aider les caissières des lidl. (et moi). Tolérance zéro.

 

Les commentaires sont fermés.